L’Olympique de Marseille sort vainqueur de ce 125ème olympico au terme d’un scénario à rebondissements et similaire à celui du match aller. Une confirmation du niveau entre ces deux rivaux cette saison, qui donne un bon bol d’air frais aux phocéens et qui assomme encore un peu plus les rhodaniens.

Homme du match : M. Greenwood (7.5) : Une première mi-temps dans laquelle il a semblé étrangement groggy. L’ouverture du score lyonnaise a été la meilleure chose qui a pu lui arriver ce soir. Dans un premier temps buteur pour l’égalisation marseillaise, car bien placé, il a n’a eu qu’a pousser le ballon au fond des filets après une frappe contrée d’A. Gouiri (60′). Et comme si cela ne suffisait pas, il a été passeur décisif, et de bien belle manière. Un appel très bien pensé qui a enrhumé la défense des gones et sur lequel il a enchainé une remise de la tête pour A. Rabiot. Une action personnelle qui « pue le football ». Un but et une passe décisive qui ont changé la physionomie de cette rencontre et qui font naturellement de lui l’homme de ce match . Cède sa place à U. Garcia(89′).

Olympique de Marseille ( 3 – 4 – 2 – 1 )

G. Rulli (6) : Un match sérieux pour le gardien de l’équipe phocéenne. Il ne peut rien sur les deux buts encaissés, quand bien même il plonge, une fois n’est pas coutume, du bon côté sur le pénalty d’A. Lacazette. Il a été parfait et rassurant sur ses sorties aériennes et a réalisé des arrêts importants sur sa ligne.

A. Murillo (5) : Il a su mettre les ingrédients qu’il fallait pour contenir l’ailier ghanéen de l’OL. Sa vitesse et son agressivité ont comblé ses lacunes techniques et ses erreurs de relances. Une vraie performance au mental.

L. Balerdi (5.5) : Une première mi-temps assez insipide (semblable au niveau de jeu général du match), sans la moindre intensité et dans laquelle il n’a pas pris le moindre risque à la relance quitte à casser le peu de dynamique de son équipe. En seconde période il a su montrer un autre visage, retrouvant la grinta qui le caractérise malgré les deux buts encaissés.

D. Cornelius (4.5) : Tactiquement intéressant, notamment dans sa recherche constante de vouloir trouver son piston Q. Merlin qu’il est souvent parvenu à lancer dans la profondeur. Des limites défensives en termes de vision du jeu, mais c’est son état d’esprit qui a primé et qui lui a permis de prendre l’ascendant sur les offensifs rhodaniens.

Luis Henrique (6) : Une prestation discrète dans laquelle on l’a vu faire se fendre de quelques fulgurances, côté droit, montrant beaucoup d’imprécision dans l’avant dernier et/ou le dernier geste. Mais c’est peut-être bien grâce à cette discrétion qu’il est venu se muer en héros du Vélodrome en inscrivant le but de la victoire marseillaise. Complètement esseulé au second poteau, il est venu reprendre d’une volée à bout portant un centre superbement distillé par P. Lirola (85′). Aux bons souvenirs de France – Brésil 2006, qui a dû faire plaisir à Thierry Henry.

V. Rongier (5) : Il a semblé déstabilisé par le bloc équipe bas et compact lyonnais en première période, ne parvenant pas à se projeter et à insuffler du tempo dans la circulation de balle. C’est son sauvetage in extremis sur une frappe de R. Cherki qui l’a réveillé et on l’a vu retrouver ses repères et ratisser le milieu de terrain en long et en large, annihilant les temps forts lyonnais.

P-E. Höjbjerg (4) : Un match plutôt discret pour l’international danois. Il est le joueur que l’on a le moins vu briller dans l’entrejeu. La seconde période, plus débridée, n’a pas changé grand chose pour lui. Néanmoins on ne peut lui reprocher ses standards, ayant effectué un vrai travail de fond, que ce soit au pressing ou dans la conservation de balle.

Q. Merlin (7) : Une excellente entame de match pour l’ex canari. Auteur d’une grosse activité et ayant mis à profit sa capacité à répéter les efforts dans les courses, il s’est montré dangereux, tant en repiquant dans l’axe pour combiner avec ses partenaires, que par ses débordements en distribuant des centres travaillés. La seconde période ne fut pas d’aussi bonne facture pour lui, subissant un remaniement tactique rhodanien. Cède sa place à P. Lirola (80′), qui, comme à l’aller, a été auteur d’une entrée remarquée en délivrant la passe décisive pour le troisième but phocéen.

B. Nadir (5) : Le natif de Marseille a été le joueur offensif le plus remuant de son équipe en première mi-temps. Très en mouvements, propre dans ses transmissions il n’a pas grand chose à se reprocher. Il sort peu de temps avant l’heure de jeu, remplacé par A. Gouiri (58′) qui a juste été tonitruant et décisif. Il a apporté des occasions franches (si ce n’est des buts) à chaque ballon touché. Très prometteur et de très bonne augure pour les marseillais.

A. Rabiot (6) : Vigilent et omniprésent à la récupération dans la moitié de terrain lyonnaise, il n’a eu aucun impact offensif durant le premier acte. Il s’est, par la suite retrouvé buteur (son premier au Vélodrome), venant conclure une magnifique combinaison en une touche de balle. Un prêté pour un rendu puisqu’il est coupable d’une main entrainant un pénalty, quelques secondes après son but.

M. Greenwood : voir ci-dessus.

Olympique Lyonnais ( 4 – 3 – 3  )

L. Perri (7) : Un match paradoxal pour le portier lyonnais. Certes il encaisse trois buts mais quel aurait été le score final sans lui ? Il a encore été auteur d’un nombre incalculable d’arrêts décisifs sur des frappes que tout le monde voyait au fond, que ce soit dans le stade ou devant son écran. On retiendra surtout son sauvetage reflexe sur sa ligne (81′) ainsi que sa parade sur frappe enroulée d’A. Gouiri quelques minutes plus tard (84′), avant de céder sur le troisième but (85′).

S. Kumbedi (5.5) : L’international U19 a offert une très belle opposition face à Q. Merlin. Sans parler de sa vitesse hors pair, il a prouvé avoir gagné du physique et du coffre qui lui ont permis de rivaliser avec son adversaire direct et de tenir son couloir droit de belle manière. Il a proposé une prestation défensive très propre, malheureusement pour lui, l’entrée d’A. Gouiri lui a fait beaucoup de mal.

C. Mata (3.5) : Un match en dents de scie pour le polyvalent défenseur de l’OL. Les deux premiers buts proviennent de sa zone. C’est lui qui contre la frappe du néo marseillais qui prend à contre-pied L. Perri et qui permet l’égalisation. Puis il s’est fait balader, dans la foulée, par M. Greenwood pour se retrouver spectateur sur le second but marseillais. C’est dommage pour lui car il ne s’était, jusque là, pas trompé, notamment face aux assauts phocéens en première période.

M. Niakhaté (4) : L’international sénégalais a de belles qualités à faire valoir, notamment quand on le voit apporter son énergie et du surnombre sur les séquences offensives de son équipe. Le souci, c’est que quand il fait une erreur, il ne la fait pas à moitié, et cette saison les lyonnais le payent cher. Son oubli sur le troisième but marseillais a été le seul et est venu clore le scénario d’un match important pour la saison des lyonnais.

N. Tagliafico (2) : Un match à oublier rapidement pour le champion du monde argentin. Sur le premier et le troisième but, deux joueurs marseillais différents se sont retrouvés libres de tout marquage dans sa zone. Ses errements défensifs sont fatals à son équipe aujourd’hui. Qui plus est, il a eu des difficultés à contenir L. Henrique sur son aile, et se retrouvait plutôt heureux que les phocéens insistent côté opposé. Mais cela ne lui a visiblement pas suffit.

N. Matic (4) : Lui qui a l’habitude de se distinguer par sa sérénité et sa capacité à organiser le jeu, on ne l’a que très peu vu ce soir, et lorsque cela a été le cas, ça a été sur des interventions défensives. Cède sa place à T. Almada (85′).

J. Veretout (5) : Il a réalisé un excellent travail au pressing et à la récupération. Cependant, il a eu du mal à trouver sa ligne d’attaque, proposant une circulation de balle trop statique. Pour sa défense, pour trouver ses partenaires dans de bonnes conditions, il aurait fallu que ces derniers fassent les efforts. A. Lacazette étant marqué comme son ombre par la défense adverse, c’est surtout la discrétion de R. Cherki qui a desservi sa prestation. Cède sa place à T. Tessmann (85′).

R. Cherki (5) : Offrant une belle entame de match en se montrant présent et disponible au milieu de terrain, il a subi beaucoup de fautes mais est tout de même parvenu à faire des différences  par la passe. Il est d’ailleurs passeur décisif sur l’ouverture du score de C. Tolisso, sur une ouverture dans une intervalle dont il a le secret (52′). Il s’est distingué à deux reprises, manquant de peu de doubler le score pour les rhodaniens. Puis il s’est littéralement éteint après le second but marseillais.

C. Tolisso (6.5) : Positionné un cran plus haut que d’habitude par le nouvel entraineur Paulo Fonseca, il a encore été l’homme qui a sonné la révolte, côté lyonnais. D’abord auteur de la première frappe lyonnaise d’une tête, à la réception d’un coup franc bien travaillé de R. Cherki, bis repetita pour lui en se retrouvant buteur (52′). Il pensait avoir remis son équipe dans le sens de la marche après une première mi-temps assez terne, mais ce n’était sans compter sur les absences défensives de ses partenaires.

E. Nuammah (5.5) : Il a eu du mal à rentrer dans son match, faisant preuve d’approximation sur ses premières prises de balle. Il a aussi beaucoup subi l’agressivité d’A. Murillo avant de prendre la dimension de la rencontre et de se distinguer par des pointes d’accélération qui ont permis à sa défense de souffler et d’amener des contre-attaques rapides, dont une s’est ponctuée par l’ouverture du score. Mais il peut faire bien, c’est indéniable, son potentiel crève l’écran.

A. Lacazette (4.5) : Ses ballons touchés en première mi-temps n’ont pas été dans ses zones préférentielles, puisqu’au milieu de terrain et dos au but. La défense marseillaise ne lui a pas permis de se mettre dans des dispositions d’avant-centre. Mais le capitaine lyonnais n’a pas flanché et a su garder un mental d’acier en se retrouvant buteur sur pénalty via une puissante frappe croisée après une main de Rabiot. Action qui a été checké par la VAR et validé par l’arbitre en différé (72′). Pénalty loin d’être évident à transformer pour le Général, lui qui n’avait plus marqué depuis le 1er décembre dernier, qui avait loupé un pénalty face à ce même G. Rulli au match aller et qui avait également manqué son dernier pénalty face à Bourgoin, en Coupe de France. Un but qui lui fera, sans nuls doutes, le plus grand bien. Cède sa place à G. Mikautadze (79′).

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